Conférence de Pierre Guinand : Ben oui, il y a des fautes, et alors ?

Pierre nous a fait le 23 octobre 2020 un conférence intéressante avec beaucoup d’exemples d’erreurs, dont nous citons ici le cas du cachet valaisan « PIERRE A VOIR ». Il s’agit d’un cachet rare et saisonnier, qui désigne le site « Pierre Avoi« . L’erreur initiale a été commise par des cartographes, qui ont mal compris le nom local de cette pointe de montagne. Cette erreur a été reprise lors de la convection du cachet postal.

Cachet saisonnier « PIERRE A VOIR » du 1er août 1913

La Pierre Avoi est située au sud de Saxon. Dominant la vallée du Rhône et Martigny, elle est constituée d’une dent rocheuse distincte de la crête et orientée vers le nord-ouest. Le sommet est accessible par le côté sud-est aux randonneurs non sujets au vertige grâce à des équipements (échelles, chaînes). Au sommet, se trouvent un cairn et une croix de bois.

Le nom « Pierre A Voir » n’est pas très ancien (environ une centaine d’années). Etymologiquement, la montagne surplombant le village de Saxon s’appelle « Pierre Avoi » ; Avoi provenant du patois, qui signifie « aigu, pointu ».

Selon la commune de Saxon, intéressé au développement du tourisme, les deux termes sont corrects. En cartophilie on trouve sur les cartes postales fréquemment les deux expressions.Sur une aïre d’autoroute le nom « Pierre Avoi » est stipulé correctement.

Un bulletin de pesage de 1847 de la Principauté de Neuchâtel

A l’époque il y avait sur les marchés des dispositifs pour peser des marchandises et de faire certifier le poids par le receveur officiel sur un bulletin de pesage. La plupart de ces bulletins n’avaient plus de raison d’être lorsque la marchandise est vendue, consommée ou traitée. Comme il s’agissait pas de pièces comptables, ces pièces ont disparu dans les déchets.

Bulletin de pesage du 4 mars 1847 pour la pesée d’un cochon, pièce signée par le receveur cantonal de la Principauté de Neuchâtel.

Dans la partie gauche en bas on voit les traces d’une ficelle qui était collée au document et probablement attachée à la marchandise.

Dans le livre de Jean-Louis Nagel, qui a publié plusieurs ouvrages sur la préphilatélie de Neuchâtel, on trouve dans le livre « Les récépissés Postaux et Billets de Diligence 1790-1850 » les remarques suivantes à la page 39 pour ce document:

Il s’âgit d’un document qui n’a rien de postal, mais qui est une pièce certainement unique, un bulletin de pesage, sur papier jaune, probablement le seul exemplaire connu. Sur ce dernier figure le dessin d’une balance; il est relatif au pesage d’un porc, et daté du 4 mars 1847.

Des régiments suisses au service des Rois de France

Avant la révolution française en 1792 des régiments suisses servaient contre rétribution les Rois de France Ces troupes étaient directement sous les ordres du Roi. Lors de événements de la révolution française, le Roi n’avait de moins en moins de pouvoirs et lorsqu’il essayait de fuir, un tribunal du peuple le condamnait à la décapitation par la guillotine. Les généraux français ont par la suite essayé d’associer les régiments suisses au nouveau régime, mais sans succès. Pour finir ils les ont licenciés à Arras et renvoyés en Suisse.

Les soldats suisses recevaient un passport, nommé « Congé militaire » , ils ont du rentrer sans leurs armes en petits groupes.

Ces congés-militaires étaient à montrer lors de vérifications policières pendant le voyage. Ce sont des grands documents de 29 x 22 cm, qui étaient alors pliés et dépliés et de ce fait rarement en très bon état. Ci-dessus le congé militaire de 1792, établi à Arras pour le caporal Hürlimann avec de nombreuses signatures du capitaine Dienast et du commandant du régiment Bachmann, ainsi que du commissaire de guerre français Charamond.