Cet article présente quelques dates chronologiques de l’histoire de Bussigny, ainsi qu’une série d’anciennes cartes postales.
Le site internet de la commune de Bussigny (Canton de Vaud , District de Morges) nous apprend qu’il y avait à l’époque deux communautés , donc deux communes, dont une était Bussigny et la deuxième St.Germain. Ces deux communes ont fusionné (en 1803 ?) lors du changement de la période Helvétique (canton du Léman) vers la période Médiation (Canton de Vaud). Vrai ou faux ?
Toutefois des recherches effectuées dans les anciens numéros de la « Gazette de Lausanne » et la consultation pour la période avant 1536 du livre « Les Dignitaires de l’Eglise Notre-Dame de Lausanne » de Maxime Reymond paru en 1912 indiquent un résultat un peu différent.
Il faut savoir que le Pays de Vaud était catholique et fortement dominé par l’administration des prince-évêques de Lausanne. Consulter ce livre sur les dignitaires nous approche donc un peu plus de la vérité historique. Il y a 6 références pour St.Germain. Les deux références sur Bussigny ne sont que des liens pour garder la trace avec l’histoire récente, qui ignore St.Germain.
Ci-après quelques références de l’histoire de Bussigny et St.Germain
1210 A Lausanne est crée l’office du chantre. La rémunération de ce poste est financée en partie par 20 sols du cens de St.Germain. (sols = unité de monnaie, cens = un des impôts)
1228 Ric Berger mentionne dans son livre « La contrée de Morges , édition 1957 » qu’une église romane est mentionnée en 1228 ( sur le belvédère dominant le village ?)
1228 St.Germain (futur Bussigny) est une paroisse selon le premier pouillé des paroisses du diocèse de Lausanne
Le tome 124 Panorama des Archives communales vaudoises (Bibliothèque Historique Vaudois) ne mentionne pas la communauté de St-Germain, puisque les anciens noms sont ignorés et mentionnés sous le nom des communes actuelles. Ce livre induit par ce manque de référence en erreur et perd en crédibilité !
1247 Aymon de Ayma, un noble est magister des donzels de St.Germain, il fait son testament en 1273 en faveur de son fils André, qui est alors curé de St.Germain.
1340 Lors du décès de Etienne Marchand, bourgeois d’Aubonne et docteur en droits, le chapitre de l’Eglise de Lausanne reçoit par testament la dime de St.Germain (un autre impôt)
1418 Première mention d’archives communales (confrérie)
1422 Guillaume Cochard est curé de St.Germain.
1450 Collet de Gruffy (de St-Saphorin) est curé de St.Germain.
1510 Guillaume de Chapelle est curé de St.Germain. Lorsque l’église brûle en 1516, il y a conflit avec les paroissiens pour la reconstruction, qui sera apaisé par le chapitre de Lausanne.
1516 Ric Berger mentionne l’incendie en 1516 (la contrée de Morges) et la reconstruction au XVIIème siècle. Toutefois l’église qui a brûlé se trouvait vers la ferme de l’Abbaye proche du pont de la Venoge, puisque le livre cadastrale bernois de 1710 mentionne la cure, qui a probablement échappé à l’incendie. C’est seulement en 1675 qu’une nouvelle église fût construit sur l’emplacement actuel du temple protestant. Ce temple tomba en ruine vers 1850 et en 1857 le nouveau temple (actuel) remplaçait cette première église.
1536 Le pays de Vaud devient Suisse en tant que partie du Canton de Berne.
Des baillis (membres du Conseil des deuxcents bernois) gouvernent le pays. La religion change de catholique en réformée. Suit la réforme du Pays de Vaud sous le régime des baillis de Berne, qui bouscule certainement les anciennes administrations et conduit à la création de Conseils municipaux. Avant les Bernois, St-Germain était une paroisse importante (moins que Crissier, qui est plus ancien) et Bussigny insignifiant. Qu’est-ce que a provoqué ce changement de situation ? ( La peste ? )
On ne trouve donc pas de traces sur la commune de Bussigny dans ce livre de Maxime Reymond. Cela ne veut pas dire que Bussigny n’ait pas encore existé. mais c’était probablement qu’un hameau attaché à … ? (Crissier, Ecublens ou St.Germain)
Une autre source sont les livres de la Revue Vaudoise historique. En 1536 on trouve enfin une mention sur la commune de Bussigny. C’est l’année de la conquête du Pays de Vaud par leurs Excellences de Berne. Le duc de Savoie, pour se défendre, engage des mercenaires, des Italiens. Il les envoie pour occuper Lausanne. Ils suivent la Venoge et trouvent la route barrée par des Bernois « Mays lesdicts de Berne se trouvent à Rugnens, à Cressier et à Bussignyez. » (Renens, Crissier et Bussigny). Ils doivent battre en retraite.
1666 Carte de 1666 de la région lémanique exposée au musée historique de Vevey
Bussegny (Bussigny) et Cressy (Crissier) sont approximativement à la bonne place. et la bonne surprise …..St.Germain se situe selon ce plan dans entre Cublens (Ecublens) et Preilly (Prilly). L’indication de Morrens correspond au Le Mont. Renens et Chavannes ne sont pas mentionné (terrain marécageux). D’autres cartes mentionnent Chavannes.
Le lac avait probablement un niveau plus bas qu’aujourd’hui, puisque Chillon se trouve sur terre ferme. Le lac est plus long au delta du Rhône, Viileneuve se trouve sur la rive droite. Le Port (d’Ouchy), Ouchy et Vidy se trouvent éloigné du lac et « Rive » se situe vers le lac.
Déjà lors de la fondation de la première abbaye en 1717 la commune s’appelait « Bussigny et St.Germain« . Puisqu’il s’agissait de deux petites communes, il est tout à fait logique de parler d’une seule commune avec une municipalité commune. On ne peut donc pas parler de fusion de deux communes en 1803 ou 1798.
Pour quelle catastrophe et à quel moment St.Germain aurait du se déplacer vers le bas de Bussigny ?
1717 Création de la première Abbaye sous l’autorité bernoise. (23.5.1717 honorable Abbaye de Bussigny et St.Germain)
L’abbaye était le nom donné dès le XVII siècle aux communautés de tir. Au XVIII siècle la pratique de l’abbaye se généralisa. A l’époque bernoise, le tir était précédé d’une inspection des armes et d’une parade. Les abbayes possédaient aussi une fortune appréciable et fonctionnaient comme une banque pour prêter de l’argent contre intérêts aux membres.
1743 Création du drapeau de l’abbaye (rouge/noir avec une bande verte horizontale au milieu)
1798 L’abbaye est dissoute, parce que l’Etat demande de lui prêter 5% de la fortune de la société pour satisfaire les demandes françaises de l’armée française.
Les responsables préfèrent dissoudre la société et distribuer la fortune aux membres.
Le 3 mars 1798 la Gazette de Lausanne publie les électeurs des divers communes (début période helvétique). On mentionne alors un nommé Samuel Henri Rossier pour les communes de Bussini & S.Germain. Certains communes avec plus d’habitants (par exemple Pully) disposent de plus d’électeurs.
1805 Demande au canton de Vaud pour recréer une société d’abbaye
La demande est acceptée. L’Abbaye des Laboureurs de Bussigny est crée.
La ou les communes s’appelle(nt) Bussigny & St.Germain . (Gazette de Lausanne du 30.1.1807. Ce nom n’a pas changé depuis la période hélvétique)
1812 Le Petit Conseil du Canton de Vaud mentionne la municipalité de « Bussigny & St.Germain »
1818 Bussigny est mentionnée comme commune (publication du tribunal de Morges) sans mentionner St.Germain.
mais dans d’autres publications (surtout avis mortuaires) on utilise encore longtemps l’ancien nom de « Bussigny & St.Germain ». Aussi lorsqu’on cherche un régent pour la « nouvelle » école, le lieu de l’école est situé à St.Germain. Pratiquement tout le bas de Bussigny (rue St-Germain, école, zone de la gare) faisait partie de St.Germain; le haut, donc protégé des caprices de la Venoge, constituait la communauté de Bussigny.
1854 La poste fédérale crée un dépôt de poste à Crissier. Les communes de Bussigny et Crissier décident d’engager un facteur, qui distribue le courrier local dans les deux communes. (Crissier se situait sur la route postale entre Lausanne-Mex (relais et bureau postale depuis 1824) vers Cossonay.
1855 Inauguration de la ligne de train Yverdon – Bussigny le 7 mai prolongé en juin jusqu’à Morges , et en 1856 jusqu’à Lausanne . Le lieu de la gare fait partie de St.Germain.
1856 premier cachet postal de Bussigny , le bureau de poste se trouve probablement à St.Germain proche de la gare.
Le train change les habitudes. La briquetterie Curchod Vuillemin & Cie s’installe et le quartier vers la gare commence son développement.
1856-58 Construction de la nouvelle église protestante (église actuelle, selon source Ric Berger)
1861 Création d’une deuxième société d’Abbaye « La Fraternité »
1888 La poste pose une boîte-aux-lettres à la Rue de Montolieu 5 avec 4 levées par jour.
1905 Convention avec les Forces Motrices du lac de Joux et d’Orbe pour l’éclairage publique
1911 L’office Fédéral de la Statistique suggère à la commune de changer le nom.
sans conséquence , la commune continue de s’appeler Bussigny sur Morges
1912 Une société locale de Bobsleigh est crée
1917 Bussigny demande aux CFF la création d’un passage à niveau
1920 La population de Bussigny compte 1295 âmes.
1924 Construction de la Grande Salle
Vue depuis la colline de l’église sur le quartier St-Germain à Bussigny en 1939. |
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Le quartier Bussigny – St-Germain ~1916-1920 , photographe E.Steiner |
Histoire récente:
1959 Changement du nom de la commune en Bussigny-près-Lausanne
1964 Introduction des codes postaux , 1030 pour Bussigny
1968 Construction de l’église catholique
2006 Création d’une esplanade sur la place de l’Hôtel de Ville
2009 Construction d’un minaret (comme protestation contre intolérance)
Juillet 2013 : Création d’une toile sur la place devant l’Hôtel de Ville , le Mont Blanc de Bussigny, sur l’esplanade.
2014 Changement du nom du village en Bussigny. (puisque Bussigny s/Oron a fusionné) Le nom précèdent était Bussigny-près-Lausanne.
2016 Construction du chauffage à distance BUCAD (chauffe au bois) dans le nouveau bâtiment scolaire de la Tattirone (salle de gym). Construction d’un grand quartier entre la rue des Collèges et le chemin de la Tattirone.
muy interesante la historia de bussigny