Guillaume Tell, héros de la Suisse, est aujourd’hui bien connu, mais grace à qui ? Sans les interventions françaises, le Tell sera aujourd’hui inconnu en Suisse.
- 1470: Livre blanc de Sarnen (écrit ~160 ans après les évènements de l’histoire, avec des précisions incroyables)
- 1584 : André Thévet , Portraits et Vies des Hommes Illustres
- 1766 : Antoine-Marin Lemierre, Guillaume Tell (tragédie crée au Théâtre-Français)
- 1794 : Jean-Pierre Claris de Florian, Guillaume Tell ou la Suisse libre.
- 1804 : Friedrich von Schiller, Wilhelm Tell.
Selon le Livre blanc de Sarnen, Guillaume Tell1 est un ancien mercenaire, retiré dans ses montagnes et un expert dans le maniement de l’arbalète. À l’époque, l’empereur romain germanique Albert Ier (un Habsbourg) cherche à dominer la région d’Uri. Le 25 juillet 1307, le bailli Hermann Gessler fait ériger un poteau sur la place des Tilleuls dans le village d’Altdorf et y accroche son chapeau, obligeant ainsi tous les habitants – sous peine de mort – à se courber devant le couvre-chef… Or, le dimanche 18 novembre 1307, Guillaume Tell passa plusieurs fois devant le poteau coiffé sans faire le geste exigé. Dénoncé, il comparaît dès le lendemain devant Gessler. Mis en cause, Tell invoque alors sa simplicité, sa distraction et le fait qu’il ignorait l’importance qu’avait le geste pour le bailli.
En considérant les sources littéraires citées en avant, on trouve on nommé Thévet, qui publie à Paris un ouvrage sur des portraits et Vies des Hommes Illustres, suivi en 1766 d’une pièce de théâtre, suivi en 1794 d’un livre.
Lorsque la France occupe la Suisse en 1798 et instaure la Helvétique, un état unitaire, il faut donner à ce pays des symboles. Un symbole du nouveau état unitaire était la monnaie, qui passait au franc et au batz.
Pendant la période helvétique , l’administration du pays fut lourdement étoffée par de multiples offices, qui disposaient pour leur courrier de cachets de franchise et de papiers à entête avec comme nouveau symbole Guillaume Tell et son Fils.
L’entête de la lettre montre le fils qui rejoint son père Tell après le tir. Ce sujet apparaît sur une multitude d’entêtes.

Entête d’une lettre du Préfet National du Canton du Léman (le futur canton Vaud) au Préfet National du Canton des Waldstetten (Uri , Schwyz , Unterwalden et Zoug).
La Suisse n’est pas le seul pays, qui a était influencé par la France. L’Etrurie (l’actuelle Toscane en Italie) a connu une période comparable.
Lors de la création de la Confédération en 1848, la figure du Tell passe au second plan. Un autre symbole la dame HELVETIA est mise en avant, mais dès le début du XXème siécle on trouve le Tell sur la monnaie et des timbres.

bateau à vapeur SCHILLER sur le lac des quatre-cantons. L’écrivain allemand Schiller a écrit l’histoire de Tell en 1804.
Ce bateau voyage sur le lac des quatre-cantons avec le drapeau de Weimar (drapeau avant) en honneur à la ville d’origine de Schiller.
Contrairement à ce qu’on croit, le personnage des pièces de 5 francs n’est pas Tell, mais un paysan suisse.