Au moyen-âge les ruisseaux du Flon et de la Louve traversent Lausanne à l’air libre. Ces ruisseaux alimentent Lausanne en eau et font office d’égouts. Ces rivières ont fini par poser problème, à cause de leurs crues – celle du Flon tout particulièrement – et pour des questions de salubrité. Au XIXe siècle, suite à des épidémies de choléra (1822), de typhus et de paludisme, les autorités décident de voûter et de canaliser la Louve et le Flon. Aujourd’hui ces deux cours d’eau ont disparu dans les entrailles de la cité, seules les parties situées en amont de la ville sont encore visibles.
https://musees.lausanne.ch/SGCM/Consultation.aspx?id=107600&Source
La Louve canalisée, son lit comblé, permet ainsi la création de la place de la Riponne (1814-1830) qui n’est alors qu’un ravin creusé par la dite rivière. En 1840, la place de la Riponne recouvre la Louve.
https://musees.lausanne.ch/SGCM/Consultation.aspx?id=119278&Source
La construction du voûtage de la Louve a débuté en 1812 depuis la place Pépinet vers la Riponne. Celle du Flon débute en 1832 pour se poursuivre au-delà des années 1960 dans la partie haute de sa vallée, à proximité de la Sallaz. En 1874 commencent les travaux de voûtage et le comblement du Flon sous Montbenon, depuis sa jonction avec la Louve. La première rangée d’arches du Gd-Pont est ensevellie.
Le remblaiement de la plateforme du Flon commença dès 1873 pour se terminer vers 1915. Elle permettait avec la création de la station d’arrivée du LO (Train Lausanne-Ouchy) le transport de wagons de chemin-de-fer entre le port d’Ouchy, la gare de Lausanne vers la plateforme du Flon et à l’aide d’un ascenseur de transporter les wagons même au niveau supérieur du Grand-Pont.
Sur la carte postale ci-dessus on voit bien l’avancée du comblage de la vallée, les vignes et jardins en bas. Le pont Chaudron, qui a perdu beaucoup de hauteur à cause du comblage, est très impressionnant.
Vue du Grandpont direction Pont Chaudron La place chaudron vers 1910 Le comblage à l’aval du Pont Chaudron vers 1924
Sur Wikipedia on trouve la remarque qu’un ancien pont « Montbenon » a disparu, respectivement a été enseveli par le comblage en 1913, ce qui m’a amené de rechercher ce pont. La Ville de Lausanne possède des cartes historiques, dont elle a publié sur internet les cartes de 1723, 1806, 1838 , 1896 et 1912 pour consultation. Un pont de Montbenon, un peu à l’amont du Pont Chaudron, existe sur les cartes de 1806 à 1896, mais n’existe plus sur celle de 1912. En fait il ne s’agit pas d’un pont en hauteur comme le Pont Chaudron, mais d’un pont à flanc du coteau (voir image suivante).
Il me semble absolument impossible que cette image puisse dater d’après 1012, puisque les bâtiments qui encadrent la rue Pichard n’y apparaissent pas encore, et que le grand arbre y figure encore … Par contre les tramways et la Maison mercier indiquent qu’on est clairement après 1898. Donc l’image a été produite entre 1898 et 1911.